Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La forêt derrière l'arbre

L'actualité derrière l'actualité

Une dédiabolisation nécessaire de la guerre de l'information en France

Les expériences tirées des guerres coloniales ont longtemps été des sujets tabous au sein de l’armée française à cause des fractures générées par la fin de l’épisode algérien (putsch d’Alger, terrorisme de l’OAS, affrontements entre partisans et opposants à l’Algérie française dans la vie politique hexagonale). La réintroduction très prudente des opérations d’information au sein des forces spéciales à la fin des années 90 n’a pas apporté à l’Etat Major des Armées une visibilité suffisante pour en tirer une interprétation de niveau stratégique. Les tentatives du Centre interarmées de Concepts de Doctrines et d'Expérimentations (CICDE) pour définir le concept d’influence sont louables, mais n’ont pas pour l’instant amplifié le degré de prise de conscience sur l’importance de la guerre de l’information dans la conduite d’une guerre de faible, moyenne ou haute intensité. On peut regretter sur ce point l’absence de mémoire sur l’importance de cette forme de guerre dans le résultat de la première défaite non militaire des Etats-Unis en tant que superpuissance: la guerre du Vietnam. La disparition de l’URSS a mis fin à la réflexion sur les différentes formes que prenait la confrontation idéologique entre les Blocs de l’Est et de l’Ouest. Les leçons qui auraient pu être tirées de la pratique du faible contre le fort ont très vite été oubliées. La principale d’entre elles étant que le faible cherche systématiquement la faille et cherchera à l’exploiter en lui donnant un maximum de résonance informationnelle alors que le fort mise sur la puissance de feu et l’avancer technologique pour défaire l’ennemi. Les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont pourtant démontré que la victoire militaire contre des forces conventionnelles peut être contrecarrée par le sentiment d’un échec géopolitique et culturel aux conséquences parfois incalculables dans la durée. Les services de renseignement ont de leur côté restreint leur recours aux techniques de désinformation et d’intoxication dans la période de disparition de l’ennemi principal qui a suivi la chute du Mur de Berlin. A contrario, ce sont les politiques qui ont abusé de cette méthode comme ce fut le cas pour légitimer l’intervention de l’armée américaine en Irak en prenant le prétexte erroné de la présence d’Armes de Destruction massive dans l’arsenal militaire de Saddam Hussein.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :